Développer son assertivité pour dépasser les conflits

L’assertivité est la capacité de s’affirmer tout en respectant autrui. Ainsi, être assertif n’est ni asservir, ni être agressif. Longtemps associée au développement personnel, l’assertivité est désormais considérée sur un plan professionnel. Elle est mise en avant pour prévenir les conflits qui ne sont pas rares au travail. En effet, au sein de toute organisation se jouent des rapports de force entre les individus et à tous niveaux. Être ensembles à la fois réunit et divise, associe et contredit, concilie et sépare. Les relations humaines n’en sont pas moins constructives quand elles sont traversées par des forces s’opposant. Un groupe sans aspérité, ni contradiction, s’épuise bien vite. Aussi, la qualité du consensus est fonction des efforts nécessaires pour l’atteindre, grâce notamment au débat. Il est un terreau fertile où germent de nouvelles idées à condition de l’irriguer avec l’assertivité, et non de l’assécher faute d’opposition ou de l’inonder à cause d’un conflit.

 

La colère bonne conseillère pour être plus assertif

L’assertivité est moins un trait de caractère qu’une faculté dont le développement est possible en travaillant sur soi et avec pour objet de travail ce qui s’y oppose : l’agressivité. Il s’agit alors de reconnaître ce qui nous rend agressif en cas de tensions, pour ensuite prendre de la distance avec les facteurs déclencheurs ainsi identifiés. Sachons que peu de chose, bien souvent, suffisent pour que l’agressivité se transforme en colère. Réduire son agressivité implique de réfléchir sur la colère dont elle est le résultat.

Qu’est-ce qui donc chez nous produit un état colérique ? Il existe bien-sûr autant de propositions que d’individus. Mais l’essentiel est peut-être moins dans la solution que dans la question. S’interroger sur soi au sujet de la colère est déjà une façon de prendre la distance nécessaire afin d’être moins agressif, et ainsi l’on s’engage déjà vers l’assertivité.

 

Se questionner et interroger pour développer son assertivité

Un autre moyen de développer son assertivité est d’envisager comment dépasser les critiques nous étant adressées. Trop souvent nous recevons celles-ci comme des attaques personnelles. Pourtant, les critiques ne sont que l’expression de valeurs portées par la personne qui les émet, lesquelles ne concordent pas forcément avec les nôtres. Chacun en effet, à sa manière, arrange le réel pour en faire une réalité selon ses croyances. Et appartenant tous au réel, nous nous transformons mutuellement les uns vis-à-vis des autres. La critique est un fruit de cette transformation, non une vérité.

Se questionner sur soi à propos de son agressivité, puis interroger la réalité au regard des critiques émises, sont des moyens de créer la distance nécessaire à l’assertivité. On ne peut être assertif si l’on adhère par trop au réel. Le questionnement permet de prendre le recul nécessaire. Restons donc dans les questions. Être assertif, c’est également demander à son interlocuteur des exemples précis qui appuieraient ses dires à notre endroit. Généralement, le conflit est issu d’un trop-plein mêlant des émotions et du ressenti, le tout s’accordant très peu avec des faits. En sollicitant notre interlocuteur sur des précisions factuelles, nous pouvons le sortir du champ émotionnel pour ne pas s’enliser dans un terrain conflictuel.

 

Exploiter le corps pour développer son assertivité

On dépasse également la critique avec le corps. Adopter une posture stable et équilibrée nous place dans de bonnes dispositions pour recevoir des propos guère élogieux à notre égard. Bien inspirer et expirer, profondément, et être attentif à notre respiration, est également une façon de prendre de la distance. Enfin, toujours à propos du corps, n’oublions pas que c’est un formidable instrument de communication. Que de choses exprimées en silence ! La communication non verbale est ainsi un vecteur pour développer son assertivité. Le regard par exemple, s’il est soutenu, sans ciller, peut déstabiliser un interlocuteur par trop virulent. En revanche, une posture par trop relâchée peut être interprétée comme de l’indifférence, ou une forme de fuite…

Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils


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