Maîtriser les enjeux de l'audit interne

L’audit interne est une fonction particulière au sein de l’organisation pour différentes raisons. L’une d’entre elles, et non des moindres, concerne les enjeux liés au métier d’auditeur. Les travaux de l’audit interne s’inscrivent en effet dans des sujets d’ordre stratégique pour l’entité dans laquelle il intervient. Ceci explique d’ailleurs que ses conclusions soient adressées aux instances de gouvernance que sont les membres du Conseil et la Direction générale.

L’axe central de l’audit porte ainsi sur les orientations générales propres à l’organisation, que ce soit sur un plan humain, financier, opérationnel, relationnel, réglementaire. Les missions menées par les auditeurs visent en conséquence la conformité, la maîtrise des risques, l’efficacité et l’efficience opérationnelles, la qualité des dispositifs de pilotage. Détaillons chacun d’entre eux.

En premier lieu, l’audit interne s’assure que les façons de faire et les moyens employés au sein de l’entité pour la réalisation des activités sont conformes à la réglementation et aux règles internes. Il s’agit pour les auditeurs de vérifier que les actions engagées et les décisions prises le sont à la fois dans le respect des textes émanant du législateur et du cadre référentiel fixé par la gouvernance de l’organisation. L’audit en conséquence livre une opinion aux dirigeants sur la maîtrise du risque de non-conformité eu égard les positions stratégiques établies en amont. En s’engageant de la sorte, les auditeurs contribuent à la durabilité de la performance puisque celle-ci ne saurait être pérenne sans que soient respectées les règles tant externes qu’internes.

Ensuite, le second enjeu propre à l’audit interne porte sur sa capacité à évaluer le système de management des risques déployé au sein de l’organisation. Réaliser les objectifs pour répondre aux attentes stratégiques implique de prévenir tout évènement de nature à compromettre le succès. Sur ce point, l’objet d’audit principal est le contrôle interne dont la revue consiste à s’assurer qu’il limite effectivement les facteurs de risques.

Troisièmement, en réalisant leurs travaux, les auditeurs s’intéressent de près aux processus déployés pour l’engagement, le traitement, le dénouement, la conservation des opérations. Pour chacune de ces phases, l’audit vérifie que les objectifs sont en mesure d’être atteints et ceci de façon optimale. Sur ce dernier point, l’opinion des auditeurs est importante puisqu’elle touche à la productivité qui n’est pas sans lien avec la performance.

Enfin, le pilotage des activités représente une préoccupation de premier plan pour l’audit. Les auditeurs examinent comment sont prises les décisions à tout niveau hiérarchique, selon les outils employés et la qualité des données exploitées. Choisir c’est renoncer dit-on, mais encore faut-il arbitrer dans les meilleures conditions !

Les enjeux de l’audit interne sont multiples et transverses. Ils concernent toutes les activités et toutes les directions de l’organisation. Impossible donc pour les auditeurs de répondre à toutes les préoccupations sans développer une approche qui ne soit systématique, coordonnée, explicite et acceptée. Les cinq piliers qui suivent contribuent au déploiement d’une telle approche :

- La déontologie : toute mission exige de l’indépendance et de l’objectivité de la part des auditeurs. En effet, l’audit interne procède à des évaluations sur la base de constats relevés. Ses conclusions ne sauraient être entachées de parti pris ou contraintes par des pressions extérieures ;

- La méthode : la diversité des objets d’audit implique de disposer d’une méthode permettant d’aborder tout sujet quel qu’en soit le degré de complexité. Le support méthodologique encadre ainsi la manière de réaliser une mission d’audit, la façon d’établir un programme de travail, l’emploi des outils et des techniques d’audit ;

- La communication : l’audit est une fonction particulièrement communicante au sein de l’organisation. Les auditeurs sont amenés à exposer leurs objectifs de mission, à réaliser des entretiens pour collecter des informations, à convaincre autour de  leurs conclusions. La communication est donc centrale pour l’audit, tant à l’oral qu’à l’écrit. Elle s’adresse à des interlocuteurs de tout métier et de tout statut hiérarchique ;

- Les recommandations : auditer, c’est transformer le réel ! Les auditeurs en émettant des recommandations sont à l’origine de plans d’actions visant à sécuriser les activités et à améliorer l’existant. Dans un environnement sans cesse évolutif, le rôle de l’audit est primordial à propos de la performance car celle-ci ne s’accorde guère avec l’immobilisme… ;

- La formation : compte tenu de la multiplicité des missions d’audit et de leur variété, former les auditeurs est une condition sine qua none pour répondre aux exigences du métier. Les formations concernant l’audit sont à la fois généralistes, comme dans les domaines financiers et comptables, et aussi spécialisées selon le secteur d’activité et la réglementation afférents à leur organisation.

Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils

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