Podcast #3 - Donner du sens avant de fixer les objectifs

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Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans ce podcast dédié au développement professionnel. Je vous propose dans cet épisode de réfléchir sur la nécessité de donner du sens au travail en équipe. Ce sujet est important puisque de nature fondamentale. Pourquoi en effet travailler ensemble si rien ne donne sens à cette réunion ? Il y a certes des aspects matériels comme la rémunération. Cette perspective est -elle cependant suffisante pour traverser à plusieurs toute une vie professionnelle ? On peut en douter, sauf à tomber dans une sorte de résignation mortifère. L’absence de sens au travail, ou son détournement, est d’ailleurs à l’origine de pathologies graves. Depuis quelques années sont désignés sous des anglicismes certains troubles psychologiques dont l’origine est professionnelle. Burn-out. Bore-out. Brown-out. A chaque fois, le même terme qui revient ; « out », qui signifie « dehors » et qui renvoie ici à l’exclusion, voire au rejet. Mais au-delà de ce point commun, ce qui fait défaut pour chacun de ces troubles est le sens au travail. Ainsi, concernant le burn-out, c’est donner trop de sens à ce qui est à faire jusqu’à rendre toute tâche insurmontable. A l’inverse, le bore-out vide de sens tout ce qui se présente. Enfin, le brown-out est le sens détourné jusqu’à l’absurde. Une crise de sens est alors à l’origine du mal-être au travail.

 

Qu’est-ce qui explique cette crise ? S’agit-il d’un phénomène récent suite à une progression de l’individualisme en entreprise ? Ou alors les nouvelles technologies par la rapidité qui les caractérise  créent-elles constamment de l’impermanence qui rend anxiogène la vie au travail ? En privilégiant des approches court-termistes au détriment de toute projection durable, ne brouille-t-on pas les repères professionnels ? Force est de constater que les objectifs ne laissent que très peu de place au sens dans l’entreprise. Très souvent il s’agit d’atteindre un but sans que nulle finalité ne soit donnée. Et ces objectifs sont tracés, analysés, reportés, contrôlés, supervisés, avec des reportings à n’en plus finir. Combien de temps pour produire des indicateurs qui en rien ne disent pourquoi les choses sont faites ? Avec les reporting, on explique comment évolue la situation sans pour autant la signifier. Les objectifs, les tableaux de bord, les rapports, les reportings, autant de voiles désormais jetés sur le réel.

 

Ne serait-il pourtant pas nécessaire, impératif même, que de donner du sens à un projet collectif comme l’est l’entreprise, réduisant ainsi les risques de mal-être professionnel ? Le management ne devrait-il pas se préoccuper avant toute chose de la question du pourquoi concernant l’encadrement des équipes ?  Je répondrais par la positive. Avant même de fixer des objectifs, il importe que soit fait le lien entre les tâches de chacun et le projet collectif de l’organisation. Attention, ce projet n’est pas la stratégie. Il s’agit tout simplement de ce que l’entreprise modifie autour d’elle et quelles en sont les conséquences pour la société. Pour mieux comprendre, prenons un exemple. Une organisation qui fabrique puis vend des stylos participe finalement, sur un plan social, à la diffusion des connaissances. Cette entreprise a bien-sûr une raison d’être financière. Mais l’appât du gain, même s’il ne profite qu’à certains, implique une dynamique aux effets bénéfiques pour la collectivité à condition qu’en soit exclue toute externalité négative. C’est ce lien entre l’impact social produit par l’entreprise et les objectifs en interne qu’il importe de relever pour entraîner les équipes. Reprenons notre exemple de cette entreprise qui vend des stylos. N’est-il pas préférable de présenter aux équipes la réduction des coûts d’achats comme favorisant la diffusion des connaissances, avec des prix de vente à la baisse, et non uniquement sous un angle financier. Qu’est-ce qui donc empêche le management de faire ce parallèle en se contentant de rendre compte ? Des habitudes peut-être. Ou des façons de penser faisant trop peu de cas du rôle social de l’entreprise. Le principe est pourtant simple : donner du sens avec de fixer des objectifs.

Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils


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