Podcast #24 - Marcher pour résoudre les problèmes

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Bonjour et bienvenue dans ce podcast dédié au développement professionnel. Je suis Jean-François Caron, consultant et formateur au sein de la SAS FormaConseils. Je vous propose dans cette ressource une approche originale pour comprendre en quoi la marche peut nous aider à résoudre des problèmes d’ordre professionnel. Ma proposition en effet prend pour point de départ un débat ayant traversé la pensée philosophique depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, et qui n’en finit pas d’avoir cours. Comme souvent en philosophie, il n’y a guère de conclusion définitive. Cela est le cas à propos de la question que j’emprunte ici au monde des idées et qui concerne le rapport entre le corps et l’esprit, à savoir s’ils ne font qu’un, intriqués l’un dans l’autre pour ne faire qu’une seule entité, ou bien s’ils sont distincts l’un de l’autre jusqu’à s’influencer réciproquement, voire à s’opposer. Ce débat anime les philosophes depuis toujours puisque ses implications touchent la condition humaine. Il est ainsi possible de le transposer dans le champ professionnel compte tenu de sa nature essentielle, pour ne pas dire universelle. Entrons donc dans le vif du sujet ! Penser l’esprit comme détaché du corps renvoie à la pensée dite dualiste, dont les conséquences ne sont pas seulement théoriques mais également morales. En effet, en adoptant ce point de vue, très vite l’on cherche à protéger la raison des émotions ou des sensations lorsqu’il s’agit de réfléchir, comme si le corps par nature détournait l’intellect de la vérité. Cette opposition entre le corps et l’esprit, le matérialisme ne la reconnaît pas, et ainsi il est possible d’envisager des procédés spirituels qui n’en appellent pas uniquement à la raison, comme l’intelligence émotionnelle par exemple.

Difficile d’avoir un avis tranché, sauf à prendre quelques raccourcis, à propos d’un antagonisme qui anime la pensée depuis si longtemps. Toutefois, sans éluder totalement la question, il est possible d’en exploiter la dynamique pour toute type de question relevant de la réflexion en entreprise. On peut ainsi s’interroger de façon suivante sur la manière de solutionner des problématiques professionnelles : faut-il prendre une posture dualiste en mobilisant toutes ses ressources intellectuelles sans que le corps ne soit mis à contribution ? Ou alors, penser avec les matérialistes que l’esprit a besoin d’un corps en mouvement afin que germe la pensée et qu’ainsi les idées fleurissent ?

 

Envisager d’abord l’opposition entre dualisme et matérialisme pour adopter ensuite une posture face à une problématique n’est pas une démarche des plus spontanée. Au quotidien, les difficultés professionnelles ne soulèvent guère de considération existentielle pour trouver des solutions. Si tel était le cas, nous passerions certainement plus de temps à réfléchir qu’à agir ! Pour autant, prendre de temps en temps du recul sur notre façon d’aborder les problèmes n’est jamais inutile. C’est en ce sens que s’appuyant sur la contradiction entre dualisme et matérialisme, il est possible de placer le corps au centre de toute réflexion, quelle que soit la nature et la portée de celle-ci, qu’elle soit prosaïque ou plus profonde. La marche dont il est question dans ce podcast illustre concrètement ce que le corps en mouvement apporte à l’esprit, au-delà de sa seule utilité quand il s’agit d’aller d’un endroit à un autre, ou quand elle est pratiquée pour s’entretenir physiquement. La marche, si elle est de longue durée et sans but particulier, produit des effets qui ne sont pas seulement corporels ou fonctionnels. Ainsi, au rythme des pas, l’esprit se nourrit d’attention, de durée, de cheminement, qui sont autant d’atouts pour solutionner tout problème.

 

On ne résout aucun problème avec la fuite ou l’indifférence. Pour trouver une solution, l’enjeu porte moins sur l’attitude à adopter devant une difficulté que sur la manière de s’y intéresser. A ce titre, nous pourrions envisager de nous concentrer immédiatement sur ce qui est problématique pour au plus vite en proposer une issue favorable. La concentration est ici un état qui accorde toute l’exclusivité à l’esprit pour dénouer une situation problématique. C’est laisser en quelque sorte le corps de côté en ne l’associant pas à la réflexion. N’est-ce pas dès lors se priver d’un allié précieux ? Ne serait-il pas bienvenu d’user des énergies corporelles dont nous disposons et que le mouvement libère ? Vous aurez compris à ma façon de questionner que ma réponse est affirmative. Je ferais ainsi une différence fondamentale entre l’attention et la concentration, sans toutefois les opposer. Être attentif, c’est se rendre disponible sans à priori, en étant prêt à recevoir toute manifestation du réel, tant avec l’esprit qu’avec le corps. C’est faire entrer en soi le monde nous entourant, les sons, les odeurs, les images, et ainsi l’esprit se trouve enrichi pour produire par la suite de nouvelles idées. Et quoi de mieux que marcher pour entendre, sentir, et voir !

 

Poursuivons notre réflexion selon le rapport entre la marche et l’intellect, avec il est vrai le parti pris d’une approche plus matérialiste que dualiste. En plus de l’attention, il nous faut du temps pour trouver des solutions. Avec l’empressement, on risque fort de passer à côté du sujet, de l’aborder partiellement, ou de s’en détourner. Pourquoi alors être si pressé ? Peut-être parce que spontanément associe-t-on le temps passé à une perte, au lieu de le considérer comme une ressource précieuse. Pourtant, rien ne se résout sans durée, à la condition de ne pas s’y perdre. Passer plus de temps que nécessaire peut conduire à l’indécision ou au renoncement. Là-aussi, la marche est précieuse. Elle permet de regagner le temps que l’on ne s’accorde pas suffisamment sans tomber dans l’excès, et ceci pour deux raisons. Premièrement, on ne marche pas réellement sans prendre son temps. Ainsi, s’adonner régulièrement à la marche, sans objectif particulier, est une façon de se déshabituer à la précipitation, en comprenant que le temps, parce qu’il est nécessaire pour avancer, est un allié. Le corps ainsi instruit l’esprit.

Ajoutons à cela, et c’est la seconde raison, que le corps cheminant sans but précis, voilà que la pensée elle-aussi vagabonde. Combien d’images et d’idées alors jaillissent. Nul doute que nombre d’entre elles n’ont que peu de sens tout au long du chemin que l’on emprunte, n’auront même ni queue ni tête puisque le corps n’en fait qu’à sa tête. Admettons cependant que plus les idées sont nombreuses, plus forte est la probabilité qu’il en y en ait au moins une qui soit bonne ! Et il en suffit d’une seule pour solutionner un problème.

 

Ainsi se termine cette ressource. J’espère vous avoir démontré l’intérêt de marcher pour trouver des solutions. N’hésitez pas à me contacter pour tout échange sur le sujet, ou alors si vous souhaitez une formation ou un accompagnement pour votre développement professionnel. Vous pouvez me joindre par mail à l’adresse suivante : jfcaron@outlook.fr. Ou par messagerie Whatsapp au + 33 6 80 24 16 25. Je vous remercie de votre attention et vous donne rendez-vous pour une prochaine ressource.

Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils


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