Sur l'importance de communiquer en audit
La communication est centrale au niveau des normes internationales d’audit. Le métier d’auditeur conduit en effet à échanger avec nombre d’interlocuteurs pour des raisons différentes selon la phase des travaux concernée : l’auditeur collecte des informations grâce aux entretiens, puis il présente ses conclusions, et enfin il vise à convaincre afin de faire évoluer l’existant. Dans chaque cas de figure, la communication y est cardinale, au même titre que la technique. C’est dans cette optique qu’est préconisée par les normes professionnelles d’audit la mise en place d’un plan de communication afin d’encadrer les échanges lors de chaque mission. La finalité de ce plan est la création de valeur par l’auditeur avec le déploiement d’une attitude positive incitant au changement. Disons-le de suite, ce n’est pas là une mince affaire ! Bien souvent l'audit est assimilé à une fonction répressive et ses recommandations sont reçues comme des contraintes. Difficile dans ces conditions de persuader ses interlocuteurs sur l’opportunité d’une mission d’audit les concernant. C’est néanmoins nécessaire ! D’où la mise en œuvre d’un plan de communication servant en plus de la collecte des informations et de la transmission des conclusions à lever les résistances.
Déclinaison d'un plan de communication efficace en audit
Même si chacune de ses missions est spécifique, il est tout à fait possible pour l’auditeur d’élaborer un plan de communication dont le cadre est identique quelles que soient ses interventions. Cette approche structurelle repose sur quatre axes orientant la communication et dont l’ordre à respecter est le suivant : finalité, objectif, modalité, contenu. Ainsi, le plan de communication donne premièrement du sens à chaque phase de mission en accordant chacune d’elle avec la finalité de l’audit. C’est sur cette base que sont ensuite détaillés le contenu et la façon de réaliser les travaux. Enfin, il appartient à l’auditeur de préciser sous quelle forme se présentera le résultat de ses investigations et l’exploitation qui en sera faite.
Afin d’illustrer cette démarche, prenons l’exemple des entretiens réalisés lors de l’enquête préliminaire. Après s’être présenté, l’auditeur explique à son interlocuteur pourquoi l’interview répond à la finalité de l’audit. Puis, il lui indique pour quoi il l’a sollicité, c’est-à-dire de quelles informations a-t-il besoin pour répondre aux objectifs de sa mission, et comment les obtenir en détaillant les modalités de réalisation de l’interview. Enfin, il précise les finalités de cette phase des travaux, soit ce à quoi conduit l’entretien.
Nous avons ainsi présenté l’application d’un plan de communication en audit selon les quatre axes préalablement définis et que l’on peut résumer de la sorte : pourquoi ; pour quoi ; comment ; quoi. Cette structure est déclinable pour les échanges suivants entre l’auditeur et ses interlocuteurs afin de rendre plus efficace la communication entre les parties prenantes : réunion d’ouverture pour présenter la mission, entretiens pour obtenir des éléments factuels, points intermédiaires pour valider les constats, réunion de clôture pour exposer les conclusions.
Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils
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