De la pédagogie pour expliquer le contrôle interne aux Directions opérationnelles
Combien de fois un auditeur ou un contrôleur des risques n'a-t-il pas eu à faire face, au mieux au scepticisme, au pire à l'indifférence, voire parfois à l'hostilité, de collaborateurs à qui il s'était adressé pour la mise en place de contrôle ? Il n'est pas rare d'être confronté à certaines résistances des directions opérationnelles lorsqu'il est question de leur adresser des lignes directrices ou des recommandations en matière de contrôle interne. Après tout, ne dit-on pas que contrôler n'est pas « naturel », que les résultats priment avant tout, que le temps est compté et qu'ainsi il ne saurait être « gaspillé » dans la réalisation et la formalisation de contrôles ? Certes, les généralités ne disent rien ou peu des cas particuliers, mais reconnaissons tout de même que le contrôle interne n'est pas l'activité vers laquelle les métiers habituellement sont les plus investis. Les auditeurs et les gestionnaires de risques doivent ainsi composer avec une sorte de détachement, parfois même de méfiance, de leurs interlocuteurs à leur égard. Pour dépasser cela, les fonctions de contrôle ont capacité à faire preuve vis à vis des métiers d'autorité, encore que celle-ci soit toute relative et loin d'être universelle...Il y a également la pédagogie employée par les contrôleurs et les auditeurs en direction des personnes qu'ils sollicitent. Le contrôle des risques et l'audit ont tout intérêt à d'expliquer aux directions opérationnelles la raison d'être de leurs missions, mais aussi et surtout quels sont les objectifs en matière de contrôle interne et le bénéfice qu'en retire l'organisation en termes de compétitivité. On oublie parfois que les profits sont éphémères si l'on ne contrôle pas ce qui les génère...
Les objectifs de contrôle interne pour la maîtrise des risques
Le contrôle interne s'inscrit dans une démarche de gestion des risques déployée au sein d'une entité pour la maîtrise de ses activités. Il s'agit donc d'un moyen, et non d'un but. Le contrôle pour le contrôle ne présente aucun intérêt et en plus il est coûteux. Il est également important que les contrôleurs et les auditeurs rappellent régulièrement aux métiers les objectifs de contrôle interne en associant les risques concernés, pour un impact pédagogique plus important :
- respect des lois, règlements, contrats : les contrôles doivent permettre de minimiser le risque de non-conformité par l'organisation concernant les règles externes qui la concernent, et aussi les référentiels internes tels les politiques, les procédures et les modes opératoires ;
- protection du patrimoine : cet objectif vise à sécuriser les actifs immatériels et matériels détenus par l'entité contre toute menace, intentionnelle ou non ;
- fiabilité et intégrité des informations : sont mis en œuvre des dispositifs au sein des métiers pour garantir une information de qualité (fiabilité, intégrité, pertinence, disponibilité) et ainsi éviter que des décisions soient prises en interne à partir de données en décalage avec la réalité ou encore que les parties prenantes de l'organisation soient mal renseignées à son propos ;
- efficacité et efficience des opérations : le contrôle interne est à considérer comme un instrument de pilotage des activités en minimisant les risques, plus particulièrement les dysfonctionnements opérationnels altérant la productivité des métiers et/ou la qualité des biens fournis ou services rendus.
La contribution du contrôle interne à la compétitivité de l'organisation
Pour poursuivre leur démarche pédagogique en direction des métiers, les contrôleurs et les auditeurs ont tout intérêt à faire le lien entre contrôle interne et compétitivité de l'organisation. Cette présentation donne un sens, une finalité, que tout collaborateur comprend et ainsi il est plus aisé d'emporter son adhésion pour la réalisation des contrôles. Le message transmis aux métiers est d'autant plus percutant lorsque le contrôle interne est présenté comme contribuant à la performance concurrentielle de l'entité, selon les axes suivants :
- les demandes des clients sont mieux honorées quand les contrats commerciaux sont respectés grâce au contrôle et lorsque les process sont de qualité suffisante pour traiter efficacement les commandes reçues. En outre, le contrôle interne vise la protection des données de la clientèle, notamment en termes de confidentialité ;
- la séparation des taches, point clé de contrôle interne pour minimiser le risque de fraude, constitue également un levier pour une allocation optimale des ressources ;
- les exigences de qualité de l'information sont fortes avec le contrôle interne, ce qui représente, en plus de la maîtrise du risque de réputation de l'organisation, un vecteur de communication non négligeable dans un environnement toujours plus empreint de transparence ;
- les actifs sont d'une part protégés par le contrôle interne contre des menaces, d'autre part cette protection permet-elle de recenser les biens d'exploitation et d'identifier le cas échéant l'obsolescence de certains outils. En conséquence, l'organisation peut réaliser les investissements nécessaires pour maintenir, voire développer, sa capacité productive ;
- la conformité, objectif prépondérant de contrôle interne, oblige l'entité à mettre en place des plans de formation à destination des collaborateurs et également de plus en plus à l'intention des instances dirigeantes. Ces formations participent au développement des compétences en interne, donc à la qualité des ressources humaines !
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