Gérer le stress en audit

Le stress plus lié à la situation qu'à la personne

Dire de l’audit qu’il s’agit d’un métier stressant et s’en maintenir à ce propos ressemble fort bien à une lapalissade. Il est probablement plus intéressant de s’interroger sur la nature du stress qui touche l’auditeur afin que celui-ci soit en mesure de le maîtriser. Difficile en effet de gérer une chose sans en connaître au moins les contours et plus encore. Méconnaître son stress conduit à le transformer en une angoisse d’autant plus éprouvante à dépasser qu’elle est une peur sans objet…Ainsi, on dit communément du stress qu’il y en a du bon comme du mauvais, le premier stimulant les travaux, le second stérilisant les initiatives. On renvoie également très souvent le sujet stressé à sa personnalité. Le stress serait avant tout affaire de tempérament, ce qui n’est certainement pas totalement faux…et donc pas totalement vrai. Sur un plan professionnel, c’est moins la nature même des individus que les situations qui sont stressantes. Prévenir celles-ci permet donc de mieux gérer son stress. Pour autant, ce n’est là qu’une étape. Il reste encore un bout du chemin à faire pour se sentir mieux dans son métier d’auditeur. Connaître ce qui nous stresse est une chose, savoir adopter l’attitude professionnelle adéquate en est une autre.

 

Ces situations d'audit qui nous stressent...

 

Toute personne s’engageant dans le métier de l’audit, interne ou externe, doit savoir qu’elle s’expose à des instants de stress conséquent. Cette tension est consubstantielle à l’audit, alimentée par des situations particulières dont les principales sont les suivantes :

  • le premier entretien d’audit : comme pour tout métier, débuter est un saut dans l’inconnu. Pour le jeune auditeur, ce saut est d’autant plus important qu’il implique au moins une tierce personne, l’audité, lors d’un entretien pour obtenir de l’information. Serais-je à la hauteur ? Mon interlocuteur ne va-t-il pas s’apercevoir que je ne connais rien au sujet sur lequel je le questionne ? Quelle est ma légitimité, moi qui débute à peine ma carrière professionnelle, à poser des questions à quelqu’un exerçant sa fonction depuis plusieurs années ?...;
  • la rencontre avec un "haut" responsable : l’audit concerne toutes les activités de l’organisation, donc tous les collaborateurs. Aucun salarié à priori n’est exempté de toute mission à venir, quels que soient ses attributions et son niveau hiérarchique. L’auditeur doit donc être prêt à s’entretenir avec tout type d’interlocuteur, du subalterne jusqu’aux dirigeants. Sans dénigrer qui que ce soit, on sait très bien que plus l’audité est positionné à un degré supérieur dans la hiérarchie, plus la perspective de s’entretenir avec lui induit du stress ;
  • la complexité du sujet : auditer, c’est évaluer, autant dire connaître. A défaut, les impressions et les imprécisions l’emportent sur le jugement professionnel. Sauf que l’apprentissage, aussi stimulant soit-il, n’est pas sans générer de l’inquiétude dès lors que le sujet est complexe. Cette inquiétude peut être d’autant plus forte chez l’auditeur qu’il sait devoir auditer ce qu’il ne connait pas encore ;
  • le respect des délais : l’audit est soumis à des exigences de restitution des travaux dans des délais généralement courts…L’auditeur peut parfois, voire souvent, avoir cette sensation de ne pas maîtriser le temps imparti, de courir après ce qu’il sait ne jamais atteindre, de contenir une chose qui par nature file sans discontinuer…
  • la conclusion : auditer, c’est évaluer, donc connaître, pour finalement conclure. La conclusion est d’ordinaire vécue positivement car elle met fin à des travaux. Néanmoins, chez certains elle peut être perçue comme une sorte de renoncement. En effet, à ce stade final de la mission, je m’en remets à l’avis de l’audité lorsqu’il reçoit ma conclusion. Je lui laisse donc s’approprier ce qui précédemment m’appartenait totalement, soit le résultat de mon travail ;
  • le constat désagréable : auditer, c’est évaluer, connaître, conclure…et parfois tenir des propos désagréables. L’auditeur est objectif, ce qui l’oblige à communiquer toute conclusion, aussi mauvaise soit-elle, à l’audité. Avoir à dire à quelqu’un ce que l’on sait pour lui être contrariant est une source de stress. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’un audité avec lequel on s’est régulièrement entretenu du fait de la durée de la mission.

...et les attitudes professionnelles pour dépasser le stress

 

Connaître les sources de tension ne suffit pas pour les maîtriser. Une attitude professionnelle et appropriée est nécessaire pour chaque cas. Sur base des situations identifiées précédemment, l’audit pourra agir selon les principes suivants afin de maîtriser le stress inhérent à ses fonctions :

  • accompagner : tout auditeur débutant doit être accompagné en entretien ! Il n’est certainement pas inutile de rappeler cette évidence. Trop souvent les jeunes professionnels sont très vite – trop vite – seuls face à l’audité. Les exigences budgétaires ne justifient pas qu’un auditeur inexpérimenté soit esseulé pour la conduite des entretiens. L’encadrement et la supervision ne servent pas seulement à respecter des contraintes de délai. Ils s’inscrivent avant toute chose dans l’accompagnement de l’auditeur débutant par les plus expérimentés. Ainsi le jeune professionnel, se sentant soutenu et épaulé, gagne en confiance ;
  • se préparer : tout entretien d’audit nécessite de la préparation, notamment en déterminant par avance les questions clés à poser. Préparer une mission et se préparer pour chaque entretien sont des passages obligés pour tout auditeur. S’y conformer rigoureusement produit des aptitudes professionnelles dont les effets dépassent les situations et permettent ainsi de s’entretenir sans difficulté avec tout collaborateur, quel que soit son positionnement hiérarchique ;
  • s’auto-former : la compétence qui efface la complexité est le produit de la connaissance et du savoir-faire. La connaissance s’acquiert avec la formation, le savoir-faire grâce à l’expérience. Cette dernière vient avec le temps, la formation, elle, est une démarche plus intentionnelle. L’auditeur ne doit pas seulement attendre d’être inscrit à des séminaires de formation pour accroître ses connaissances. L’auto-formation est une exigence professionnelle qui s’applique à tout auditeur. Elle développe les connaissances, donc à terme les compétences, et ainsi le stress est moindre face à la complexité ;
  • solliciter : une façon de ne pas se sentir dépossédé d’un travail est de ne pas en être totalement propriétaire. Autrement dit, la collaboration évite un sentiment de propriété des réalisations par trop étendu et qui nuit à la bonne communication des résultats. En audit, pour des impératifs déontologiques, il n’est pas question de collaborer avec les audités, mais plutôt de les solliciter en amont de la restitution des conclusions. Le bénéfice sera double. L’auditeur a moins la sensation d’être comme dépossédé de son travail. L’audité quant à lui est mieux préparé à recevoir les constats, donc les remarques les plus désagréables…

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