Sur l'usage des ratios par les auditeurs

Un ratio pour tout dire...et parfois pas grand-chose

Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours dit-on. En matière d’analyse, admettons volontiers qu’un bon ratio vaut mieux qu’une longue démonstration. Rapporter deux variables entre elles pour les analyser conjointement et réciproquement est un exercice intéressant car il peut renseigner beaucoup à peu de frais. Cette méthode comparative est d’ailleurs recommandée par les normes internationales d’audit, avec la revue analytique. Les ratios font ainsi parties de la boîte à outils de l’auditeur. Il est possible de les exploiter aussi bien pour approfondir la connaissance des activités auditées que pour investiguer lors de la réalisation des travaux. Le rapport d’audit peut s’y référer également afin de synthétiser des constats. Simples sur la forme et faciles d’usage, leur multiplicité implique cependant que les ratios soient employés avec précaution. En effet, on peut facilement recevoir des signaux qui finalement ne reflètent pas grand-chose…

 

Classer les ratios pour mieux les sélectionner

La sélection des outils d’audit à employer est fonction des objectifs de mission. S’agissant de la revue analytique, l’auditeur, en plus de s’assurer de son adéquation avec les attendus du programme de travail, doit sélectionner des ratios qui soient pertinents par rapport au domaine audité. Pour pratiquer de la sorte, l’auditeur doit connaître la signification des ratios utilisés par l’organisation et sur lesquels ils souhaitent s’appuyer pour ses travaux. Mais lorsque les informations sont multiples, leur agrégation induit le risque d’en perdre l’origine et donc le sens. En d’autres termes, trouver des ratios ne pose pas de difficulté pour l’auditeur, les mettre en « scène » par contre est plus délicat. Pour cet exercice, leur classement sera des plus utiles pour l’auditeur afin de retenir des indicateurs pertinents, notamment en les identifiant à partir :

  • du bilan : on trouvera dans cette rubrique le ratio d’endettement, le délai moyen de rotation des stocks, le ratio de recouvrement des créances clients, le délai moyen des paiements aux fournisseurs ;
  • du résultat : on distinguera ici les ratios liés au rendement des actifs et à la rentabilité des activités, à savoir le rapport entre les résultats et les moyens mis en œuvre pour atteindre ces résultats ;
  • de données d’activité : il s’agira de comparer des données réelles entre elles, ou avec des éléments monétaires, comme par exemple en matière de productivité.

Les façons d'employer les ratios

L’emploi des ratios ne repose pas uniquement sur la pertinence du numérateur et du dénominateur, mais également sur la façon de les analyser, pour finalement mettre en évidence des tendances de fonds ou identifier des écarts. A ce titre, les comparaisons peuvent être faites sur base :

  • des arrêtés comptables, entre plusieurs périodes. Sur ce point, l’auditeur prendra la précaution de bien définir la fréquence d’analyse selon les spécificités de l’activité auditée, pour faire abstraction par exemple d’éventuels effets saisonniers ;
  • du budget, entre les données réelles et les éléments prévisionnels. L’auditeur s’assurera que l’analyse est faite à partir d’informations de même nature, qu’aucun biais n’impacte le passage d’une situation budgétée à la réalité ;
  • des moyennes sectorielles, entre les résultats de l’organisation et ceux d’entités du même secteur d’activité. L’auditeur interne pendra soin de contrôler la représentativité du panel sectorielle.


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