Convaincre et non persuader en contrôle et en audit

La différence fondamentale entre convaincre et persuader

Les contrôleurs et les auditeurs dans le cadre de leurs missions sont amenés à présenter des conclusions allant dans le sens d’une modification de l’existant. Ceci toutefois n’est pas un exercice simple lorsque leurs restitutions impliquent que des habitudes de travail soient revues, voire totalement modifiées. Tout changement du quotidien n’est pas anodin pour qui est concerné. L’incertitude, l’inquiétude, l’angoisse même parfois l’emporte quand il y a lieu de procéder différemment que précédemment, surtout s’il s’agit de façons de faire ancrées depuis bien longtemps au sein de l’organisation. Dans tel cas, le contrôleur ou l’auditeur doit convaincre ses interlocuteurs du bien-fondé de ses recommandations et emporter leur adhésion afin que des plans d’actions puissent être engagés. Répétons-le, il s’agit de convaincre, et non de persuader. La différence n’est pas seulement d’ordre sémantique. Elle se situe au fondement des métiers du contrôle et de l’audit d’un point de vue déontologique. En effet, en matière de contrôle et d’audit, l’enjeu est de convaincre sur ce qui est dit, et non de persuader sur ce que l’on est. Certes, les méthodes employées et les relations engagées sont incarnées par des contrôleurs ou des auditeurs, et ainsi se construit une image autour d’eux selon la façon dont ils procèdent. Cette construction n’en est pas moins professionnelle ; elle n’a rien de personnel. C’est la raison pour laquelle il n’est pas question de persuader dans le cadre des contrôles ou des audits. La persuasion fait appel à des ressorts affectifs qui ne sont guère compatibles avec l’objectivité et l’indépendance dont les contrôleurs et les auditeurs font preuve.

 

Sur quoi et comment convaincre en contrôle et en audit

Une fois considéré le contrôle et l’audit comme tendant à convaincre, reste à savoir sur quoi et comment.   A ce propos, les sujets ne manquent pas. Les contrôleurs et les auditeurs interviennent en effet sur toutes les activités de leur organisation et sur l’ensemble des directions, qu’ils s’agissent d’unités opérationnelles ou de fonctions supports. Bien que les champs d’intervention soient ainsi très divers, il est cependant possible d’identifier des thématiques qui structurent les conclusions des contrôles et des audits, et ainsi orientent les sujets sur lesquels il revient de convaincre. Cela concerne la conformité, la maîtrise des risques, l’efficacité et de l’efficience opérationnelles, la qualité du pilotage des activités.

Pour chaque sujet, la façon de convaincre sur le fond est différente puisque les enjeux ne sont pas les mêmes. Concernant les points relevés comme non conformes, le contrôleur ou l’auditeur convainc son interlocuteur en mettant en évidence le sens des règles à respecter. S’agissant des dispositifs de maîtrise des risques, les recommandations sont présentées comme sécurisant les activités et ainsi contribuant à l’atteinte des objectifs. Sur les aspects opérationnels, le contrôle et l’audit convainc avec des actions correctives qui améliorent les processus existants. Enfin, en matière de pilotage des activités, convaincre vise à proposer un environnement qui permet le plus possible de prendre des décisions appropriées.

Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils


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