Quelques conseils pour développer son assertivité


Etre assertif pour convaincre

Être assertif n’est pas asservir. L’assertivité se situe entre la soumission et l’agressivité en s’adressant à un interlocuteur. Être assertif, c’est persuader et non vaincre ou rendre les armes. Débattre n’est pas combattre. Un échange contradictoire entre deux parties peut conduire chacune à l’une des positions suivantes : imposer, abandonner, s’enfermer ou persuader. Les trois premières sont exclusives. Elles ne réunissent aucune des deux parties. Imposer réduit à néant toute différence et ainsi empêche toute réunion, tout comme en abandonnant on s’en remet à une position unique. Quant à s’enfermer réciproquement dans des points de vue particuliers, ceci mène à des oppositions irréductibles. Par contre, persuader accorde des positions au départ divergentes, sans qu’aucune des parties ne se trouve en infériorité vis-à-vis de l’autre et ceci par rapport à sa situation initiale. Il peut s’agir de faire adhérer son interlocuteur à une idée une fois celle-ci exposée puis argumentée. Ou alors les parties s’entendent sur une vision ou une conception nouvelle résultant d’une contradiction éprouvée mais néanmoins dépassée. Ces deux issues au débat, l’adhésion ou la dialectique, ne sont guère possibles sans assertivité.

Des conseils pour gagner en assertivité

L’assertivité est moins une disposition naturelle que le fruit d’un apprentissage. Il est possible de la développer, de travailler à devenir assertif pour gagner en capacité de persuasion. Les conseils suivants sont susceptibles d’aider à la réalisation de ce travail :

  • Se connaître : il semble évident que tout développement personnel implique de se connaître. Et comme tout progrès est fonction d’un point de départ, en l’occurrence ici il s’agit de soi. La chose est donc évidente, l’exercice beaucoup moins. Apprendre requiert en effet de la distance entre le sujet apprenant et l’objet de l’apprentissage. Sauf que s’agissant de soi, le sujet et l’objet sont identiques ! Comment donc tout trouver de la distance ? Deux possibilités : prendre du recul avec le temps, en distinguant le soi présent du soi passé, le premier analysant le second ; solliciter un tiers. Dans les deux cas, il est question d’identifier nos facultés pour convaincre, et ainsi analyser quelles sont nos limites à dépasser pour gagner en assertivité ;
  • Gérer ses émotions : les limites dont il est question à l’instant sont très souvent d’ordre émotionnel. L’assertivité par nature s’exprime dans des situations emplies de contradiction, de débat, parfois de conflit. La charge émotionnelle peut donc y être forte sans contrôle de soi. Être assertif, c’est resté raisonnable, en ne laissant pas emporter sans discernement par les émotions. La colère par exemple condamne toute expression assertive ;
  • Être factuel : les présupposés, les opinions, les rumeurs sont à bannir pour maîtriser ses réactions. Les faits, rien que les faits ! Bien-sûr, être factuel ne suffit pas à être convaincant. Ceci est néanmoins nécessaire. L’assertivité commence là où le fait l’emporte sur le préjugé…Être factuel, c’est aussi demander à l’être. Il convient donc de solliciter son interlocuteur pour toute clarification relative à des propos ambiguës. L’assertivité vise les arguments, non les ressentis ;
  • Développer son assurance grâce à ses valeurs : être assertif n’implique pas d’être retors, au contraire. Tout forme de persuasion en effet se nourrit de confiance.  Sans elle, un accord est illusoire ; il ne dure pas, s’épuisant très vite. Instaurer la confiance suppose de l’assurance se manifestant tant oralement que gestuellement par l’une ou l’autre des parties en présence, voire les deux. L’assurance rassure ! Elle implique avant tout d’être sûr de soi, en s’appuyant sur des valeurs personnelles. Celles-ci en effet sont autant de jalons moraux auxquels on peut s’accrocher dans toute situation relationnelle, ce qui est sécurisant ;
  • S’exprimer simplement : la clarté est de rigueur pour persuader. Avant de chercher à accorder, il faut comprendre ce qui oppose et se débarrer de toute mésentente formelle. Il ne s’agit pas d’être assertif à propos de la forme – ce qui ne signifie pas qu’on n’y mette pas les formes ! – mais sur le fond. D’où l’usage de termes compréhensibles, l’emploi d’une tonalité neutre, la manifestation d’une gestuelle sans excès. L’assertivité finalement est un art de la communication !

Jean-François Caron

Président de la SAS FormaConseils

www.formaconseils.org

 


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