Sur la nécessité pour la fonction de management des risques de conseiller avant de contrôler
Le management des risques d’une organisation est considéré trop souvent à tort comme une fonction exclusivement de contrôle. Bien-sûr, gérer les risques nécessite de les identifier, de les mesurer, puis de décider de leur couverture, donc de les contrôler. Du risque au contrôle, le chemin est vite emprunté, voire raccourci lorsqu’il y a confusion des deux, jusqu’à associer parfois risque et sanction. Il n’est pas rare non plus qu’une direction affirme que la concernant il n’y a pas de de risque en pensant échapper à toute remarque ou recommandation d’une autorité venue la contrôler, comme si le risque sous-entendait des réprimandes. Il s’agit ici d’une erreur d’appréciation qui, si elle devient courante, peut être lourde de conséquence dommageable pour l’organisation. En effet, penser le management des risques comme une fonction de contrôle qui sanctionne conduit à le détourner de sa fonction essentielle qui est de participer à la création de valeur. Il faut prendre des risques pour générer du profit, mais aussi protéger la valeur ainsi créée. Le contrôle n’est pas donc pas la finalité de la gestion des risques, mais un moyen parmi d’autres pour maîtriser les activités. Manager les risques, c’est avant tout participer à la performance de l’entreprise. C’est là un fait, du bon sens même, qui très vite peut être balayé par des opinions. Pour que la fonction management des risques joue pleinement son rôle, il n’est pas inutile de renverser quelques idées reçues la concernant. Pour cela, la pédagogie s’impose, pour autant elle ne suffit pas. C’est plutôt la posture prise par les managers des risques qui durablement peut changer la perception qu’ont les directions opérationnelles à leur propos. D’où l’intérêt pour la fonction de management des risques de se comporter avant tout comme un conseiller afin qu’elle ne soit considérée seulement comme un contrôleur.
Les conseils donnés par la fonction management des risques
Pour contribuer à la performance de l’organisation, le management des risques assure un rôle de conseil sur les questions suivantes :
- Création de nouveaux produits : la fonction de management des risques doit participer aux prises de décisions quant à créer ou pas un nouveau produit. Elle conseille dans ce cas les décideurs sur les mesures à prendre en amont au regard des risques inhérents au nouveau produit, voire en alertant sur les pertes potentielles si celles-ci seraient insupportables pour l’organisation.
- Sécurisation des activités : il n’existe pas d’activité sans risque opérationnel. Tout métier peut être sujet à des incidents, ou encore victime de malversation commise en son sein ou par des tiers. Sécuriser les activités sur un plan opérationnel est donc un impératif n’échappant à personne mais suppose toutefois des compétences en termes de contrôle qui n’appartiennent pas à tous. Le management des risques est ainsi la fonction idoine pour assister les métiers dans la maîtrise de leurs activités, en proposant des contrôles à réaliser de façon permanente.
- Résolution des problèmes identifiés : les contrôles opérés par les métiers peuvent mettre en évidence des dysfonctionnements nécessitant des ajustements en termes de process. La fonction de management des risques peut assister les directions opérationnelles dans la mise à jour de leurs façons de faire afin de mieux sécuriser leurs activités.
- Assistance auprès de la gouvernance : l’organe délibérant de l’organisation a pour mission de définir la stratégie de l’entreprise et de déterminer les conditions dans lesquelles sont prises les risques. Sur ce deuxième point, les membres du Conseil d’administration ou de surveillance peuvent solliciter l’expertise de la fonction management des risques pour établir un cadre général d’appétence aux risques à respecter par la fonction exécutive.
- Pilotage des risques inhérents aux activités : l’atteinte des objectifs stratégiques implique de piloter les activités de l’entreprise, notamment grâce à des indicateurs de performance et de risque. Sur ce point, la fonction exécutive en charge du pilotage doit pouvoir s’appuyer sur la fonction de management des risques pour établir un tableau de bord adéquat permettant de s’assurer que les risques sont maîtrisés au regard des décisions prises et aussi d’être alertée dans le cas inverse.
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