Une banque en accordant du crédit crée de la monnaie scripturale puisqu’il s’agit d’un jeu d’écritures comptables entre les comptes de l’établissement bancaire et le client bénéficiant du prêt. Cette monnaie circule ensuite dans l’économie. Les ménages emploient leur crédit pour financer des achats, lesquels représentent des ventes de marchandises pour les entreprises. A l’inverse, le remboursement du crédit entraîne une destruction de monnaie scripturale.
Il est donc possible de mettre en évidence le déroulement suivant : si augmentation de crédits, hausse de la monnaie en circulation, donc soutien de la demande, ce qui induit un accroissement des prix, d’où des pressions inflationnistes. Si par la suite les salaires n’augmentent pas plus vite que les prix, le pouvoir d’achat des ménages diminue. Ainsi, bien que la demande soit soutenue initialement avec le crédit, la hausse des prix qui suit peut générer à terme une diminution de la consommation.
Dans le cas d’une contraction de la masse monétaire en circulation résultant d’une politique de crédit restrictive, la demande peut également diminuer, entraînant un ajustement des prix à la baisse, d’où ici des tensions déflationnistes. Les ménages risquent dans cette situation de différer leurs consommations car pourquoi acheter aujourd’hui ce qui serait moins cher demain…Cette baisse des prix impacte également les entreprises en entraînant une diminution de leurs marges.
La déflation, comme l’inflation, est dangereuse pour l’économie. Le contrôle de la quantité de monnaie en circulation n’en est que plus fondamental. C’est à la banque centrale que revient cette responsabilité. Elle est chargée de maîtriser la masse monétaire disponible dans l’économie, notamment au travers des taux d’intérêts qu’elle applique sur les prêts consentis aux établissements bancaires pour leur permettre de se refinancer avant d’accorder du crédit. Dans le cas présent, les crédits font les dépôts puisque la banque crée de la monnaie pour ensuite la verser sur le compte de la clientèle au titre du prêt accordé. A l’inverse, les dépôts font les crédits lorsque l’établissement prêteur se finance avec les comptes courants et l’épargne de la clientèle.
Chaque mois la banque centrale réajuste ses taux directeurs en fonction de l’inflation pour réguler au mieux la masse monétaire circulant. Cette pratique est dite conventionnelle, à la différence des actions engagées actuellement en Europe et aux Etats-Unis. En effet, la FED et la BCE rachètent massivement les titres détenus par les banques. Ainsi, la masse monétaire s’accroît du fait de ses opérations, l’objectif étant de fournir de la liquidité aux établissements bancaires pour les mettre dans les meilleures conditions de prêt qui soient. Il s’agit de favoriser l’octroi de crédit aux ménages pour dynamiser une économie moribonde depuis plusieurs années. Les banquiers centraux usent de cette technique d’achat de titres car ils ont épuisé leur capacité à impacter les taux d’intérêts, ceux-ci étant déjà historiquement bas, voire négatifs !
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Kanté (samedi, 14 août 2021 12:00)
C'est compréhensif
Radwan Abdi Abdillahi (mercredi, 22 décembre 2021 19:26)
Merci
Diallo Amadou (dimanche, 27 février 2022 22:38)
bien dit
Brehima kone (mardi, 05 avril 2022 17:50)
Très pertinent !