L'impact du taux de change sur la balance commerciale ou la courbe en J

Introduction

 

Le solde de la balance commercial dont il est régulièrement question pour commenter la compétitivité économique d’un pays sur la scène internationale résulte de la différence entre les exportations et les importations. Les premières pour l’essentiel correspondent aux ventes réalisées en direction de l’étranger, les secondes aux achats effectués auprès de fournisseurs étrangers. Le solde extérieur peut être positif ou négatif selon que les exportations sont supérieures ou non aux importations sur une même période. La balance commerciale est donc excédentaire ou déficitaire en fonction de la capacité du pays concerné à performer sur le plan des affaires vis-à-vis du reste du monde. Cette performance est conditionnée bien évidemment à la qualité de l’économie nationale, notamment en matière de productivité. Cependant, la balance commerciale est également impactée des effets de change. Les opérations avec l’étranger nécessitent des échanges de devises. Généralement, on exporte dans sa monnaie et on achète dans la devise du pays exportateur. Dans le cas par exemple d’une entreprise française traitant avec un client américain, ses ventes seront libellées en euros. Si dans le même temps, elle achète à un fournisseur également présent aux Etats-Unis, ses achats seront réalisés en  dollar.

 

 

Change et échanges commerciaux

 

Le cours de change est le prix entre deux monnaies. Admettons que l’euro soit égal à 1,50 dollars. Ceci signifie qu’avec un euro il est possible d’acheter 1,50 dollars. Si une entreprise européenne décide d’acheter des marchandises en provenance des Etats-Unis, il lui faudra alors s’adresser à sa banque pour convertir des euros en dollars. Dans l’hypothèse où le prix d’achat serait de 150 000 dollars, il lui faudrait échanger 100 000 euros en devises américaines pour régler le fournisseur étranger. On comprend alors que si le cours de change entre l’euro et le dollar évolue, ceci impactera le montant à payer pour la réception des marchandises. Imaginons que dans notre exemple, l’euro s’apprécie de 10% par rapport au dollar, autrement dit que sa valeur augmente de 10% par rapport à la monnaie américaine. Le taux de change s’établira alors à un euro pour 1,65 dollar. Il faudra donc moins d’euro pour obtenir le prix d’achat des marchandises libellés en dollar, en l’occurrence 90 909 euros. Pour l’entreprise européenne, le coût de l’importation se trouve réduit une fois que l’euro s’apprécie par rapport au dollar. De manière générale, une appréciation de la monnaie nationale par rapport à la devise d’achat diminue la charge pour l’importateur. Dans le cas d’une dépréciation, c’est l’inverse. Les variations de change concernent également les exportations.

  

Les effets des devises sur les échanges commerciaux peuvent être résumés de façon suivante : 

 

La courbe en J

  

Les variations de prix des exportations et des importations ont ainsi des conséquences sur le solde extérieur. Il est plus aisé d’exporter avec des prix en baisse et de supporter une charge moindre si le cout des importations diminue. Une dépréciation ou une dévaluation de la monnaie nationale est une source de compétitivité pour l’économie. Mais cet avantage a un coût, celui du renchérissement des biens et services importés. Une dévaluation, ou une dépréciation continue de la monnaie, induit une amélioration du solde de la balance commerciale dès lors que la baisse du prix des exportations permet un accroissement de celles-ci en volume excédant l’effet prix négatif constaté sur les importations. Cette condition est possible dans le temps à condition que les entreprises exportatrices soient capables de répondre rapidement au surcroît d’offre, sachant que les importations elles sont immédiatement impactées par la dépréciation ou la dévaluation de la monnaie. Autrement dit, une baisse de la valeur de la monnaie nationale risque fort bien de creuser le déficit extérieur à court terme. Mais la croissance des exportations tirée par la dépréciation ou la dévaluation doit venir ensuite compenser, voire dépasser, les incidences économiques d’une hausse des produits et services importés en valeur. Ce basculement est schématisé à partir de la courbe en J : 

Ainsi se trouve représentée à court terme la baisse du solde extérieur imputable au renchérissement du prix des importations. Puis, à long terme, la balance commerciale se redresse grâce à l’effet-volume sur les exportations du fait d’une meilleure compétitivité-prix.

 

 

Conclusion

  

Une dévaluation ou une dépréciation de la monnaie peut entraîner une amélioration du solde extérieur. Cela reste cependant une hypothèse et non une certitude, bien plus envisageable dans une perspective de redressement conjoncturel de l’économie qu’en matière de stratégie durable. En effet, ce sont bien plus les qualités de son économie qui permettent durablement à un pays de se projeter vers l’extérieur. Le change entre les devises sert surtout à rendre possible les échanges, moins à les conditionner.


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