Note de conjoncture économique - Février 2017

Tour d'horizon de l'actualité économique en Europe

Les taux d’emprunts d’Etat sont à la hausse hormis pour la Grande-Bretagne. Anticipant un renchérissement du coût de la dette souveraine, les Etats se précipitent actuellement sur les marchés financiers pour lever des fonds. Les entreprises s’adressent également aux investisseurs de façon intensive pour placer leurs émissions de titres de dettes.  

 

L’inflation est de retour en Europe, plus particulièrement en Allemagne où elle atteint 1,9% en ce début d’année 2017. De plus en plus nombreuses sont les voix à s’élever pour que la Banque Centrale Européenne (BCE) stoppe son programme de rachat d’actifs financiers et ainsi resserre sa politique monétaire.

 

Pendant que les discussions perdurent entre la profession bancaire et le Comité de Bâle sur les modalités définitives d’application des règles prudentielles, l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) s’apprête à examiner les modèles internes employés par les grands établissements. Il s’agit de revoir les systèmes de mesure des risques de crédit et donc de calcul des exigences de fonds propres. Les banques estiment d’ores et déjà que ces exigences seront plus fortes après cet examen, la BCE s’inscrivant selon elles dans le sillage du Comité de Bâle vers une plus forte harmonisation des méthodes de mesure des risques. Les établissements bancaires européens seront aussi soumis prochainement à des tests de résistance pour s’assurer de la robustesse de leurs outils informatiques face à des cyberattaques.

 

Sur le plan comptable, la profession bancaire s’est prononcée pour le report de la norme IFRS 9 dont la mise en application est prévue au 1er janvier 2018. Pour mémoire IFRS 39 réforme sensiblement la norme IAS 39 concernant la classification des instruments financiers et le provisionnement du risque de crédit. Sur ce dernier point l’impact de la révision comptable sera conséquent, les banques devant à l’avenir provisionner le risque de crédit dès l’engagement des opérations et non plus une fois le risque avéré. Les provisions des établissements bancaires augmenteraient en conséquence de 18% en moyenne une fois la norme IFRS9 rendue effective, générant un effet négatif moyen de 59 points de base sur le ratio CET1.

 

Les assureurs ne sont pas non plus en reste par rapport aux évolutions comptables attendues. La norme IFRS17 en préparation vise à remplacer la norme IFRS 4 concernant la valorisation des engagements vis-à-vis des assurés. Alors qu’actuellement ces engagements sont valorisés dans les bilans des compagnies au coût historique, la réforme comptable prévoit une valorisation de ces contrats en actualisant les flux futurs. Compte tenu du niveau historiquement bas des taux actuels en comparaison des taux contractuels, l’actualisation entraînera mécaniquement une hausse des engagements de la société d’assurance à l’égard des assurés. De plus, la révision régulière de la valeur des contrats selon les conditions de marché induira plus de volatilité dans les bilans et les résultats des compagnies. 

Tour d'horizon de l'actualité économique en France

Le chômage est en baisse au cours du quatrième trimestre 2016. Cette variation concerne plus particulièrement les jeunes de moins de 25 ans pour lesquels le taux de chômage diminue de 1,7% comparativement à un taux global en baisse de 0,1% sur le dernier trimestre de l’année. Ces chiffres ont un impact sur la confiance des ménages qui repart à la hausse depuis janvier 2017, ceci même s’ils anticipent par ailleurs une hausse des prix.

 

Les banques françaises bouclent une année 2016 difficile en termes de Produit Net Bancaire (PNB). La contraction des marges nettes d’intérêts dans un contexte de taux historiquement bas pénalise les résultats d’exploitation des établissements bancaires. En outre, le développement des réseaux à distance et la digitalisation des relations clientèle ne sont pas propices à la hausse des commissions facturées aux clients pour les services bancaires. Enfin, face aux incertitudes réglementaires, les établissements financiers sont surtout préoccupés par la consolidation de leurs fonds propres afin de faire face si nécessaire à un durcissement des exigences prudentielles.

 

2016 n’est pas non plus une bonne année en ce qui concerne l’assurance-vie, l’encours total des contrats n’ayant progressé que de 3% sur un an. Par contre, l’épargne réglementée est à nouveau en position de collecte nette sur l’année 2016. Au 1er février 2017, les taux d’épargne réglementée sont maintenus : 0,75% pour le livret A, 1,25% pour le livret d’épargne populaire (LEP), 0,50% pour le compte épargne logement (CEL). Les épargnants français sont ainsi sûrs de recevoir le même taux de rémunération que l’an dernier et ce jusque juillet 2017…

 

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