La communication entre métiers et fonctions de contrôle

Sur la nécessité de bien communiquer entre les métiers et les fonctions de contrôle

Le COSO, référentiel international en matière de contrôle interne, accorde une place prépondérante  à l'information et à la communication au sein d'une organisation. Cette importance n'est pas anodine. La qualité de l'information et l'efficacité de la communication, tant sur le fond que sur la forme, sont essentielles pour décider dans de bonnes conditions, donc pour gérer, développer, maîtriser les activités. Les fonctions de contrôle sont également concernées par cet impératif qualitatif, en instaurant une relation d'échanges avec les métiers. Cette collaboration cependant sur n'est pas facile à mettre en place et surtout à être maintenue durablement. Les directions opérationnelles sont parfois réticentes vis à vis du contrôle, considérant qu'il s'agit plus d'un levier de sanction qu'un outil de maîtrise. Les fonctions de contrôle quant à elles sont quelque fois trop éloignées des métiers et de leurs activités, leurs propositions de maîtrise des risques étant dès lors plus théoriques que pragmatiques. Enfin, il arrive même que la communication entre managers des risques et contrôleurs internes soit quelque peu brouillée, voire au pire inexistante ! Communiquer n'est donc pas un exercice qui va de soi. La transmission d'informations exige une volonté clairement exprimée par des fonctions dont le métier est différent au sein d'une organisation. Pour autant, les bonnes volontés ne suffisent pas. Des dispositifs réguliers favorisant la communication entre les directions opérationnelles et les métiers, mais aussi entre les managers des risques et les contrôleurs internes.

Pour une bonne communication entre les métiers et les fonctions de contrôle

Bien communiquer, c'est déjà se rencontrer opportunément, tant à propos de la fréquence que sur l'objet de la réunion. La communication est également d'autant plus efficace et productive que ces entretiens s'appuient sur un socle commun et stable, qui plus est lorsque celui-ci est construit conjointement par les opérationnels et les contrôleurs. Il est donc opportun que les acteurs concernés établissent ensembles un plan de contrôles à réaliser par les métiers et à superviser par les contrôleurs permanent, sur la base des risques identifiés et mesurés par les risk managers. Cette planification partagée à la fois structure la démarche de contrôle et constitue un levier de communication entre les directions. C'est aussi grâce à cette démarche que les opérationnels et les contrôleurs disposent d'un langage commun impératif pour tout échange de qualité. Il ne suffit pas en effet d'être réunis pour bien communiquer, encore faut-il avoir les moyens de se comprendre., même si tout le monde n'est pas disposé à échanger avec la même implication selon le sujet concerné. Sur ce dernier point, même si le contrôle interne est l'affaire de tous, il faut comprendre que tous les collaborateurs au sein des métiers n'ont pas une appétence pour l'analyse des contrôles avec une fonction dédiée. D'où la nécessité que soient identifiés au sein de chaque direction opérationnelle des correspondants avec lesquelles les contrôleurs puissent échanger fréquemment, notamment sur l'analyse des résultats des contrôles pour ajuster si besoin les dispositifs existants.  Pour une communication efficace, il faut certes des signaux de bonne qualité, mais aussi des relais adéquats pour les transmettre.

Les conséquences d'une mauvaise communication entre risk management et contrôle de second niveau

Une expression populaire affirme que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés, ce qui revient à penser que l'on ne sait s'appliquer à soi-même ce que l'on propose ou recommande aux autres. Dans le même esprit, ne pourrait-on pas dire que ce sont les contrôleur les plus mal contrôlés ? Point de provocation dans cette interrogation. Mais disons-le, parfois les contrôleurs de second niveau sont très prompts à préconiser le nécessaire aux directions opérationnelles tout en s'épargnant le même degré d'exigence. Il ne s'agit pas ici de faire leur procès, mais de comprendre que les dysfonctionnements en matière de contrôle de second niveau sont souvent liés à des problèmes de communication, pas tant avec les métiers mais avec le management des risques. Il n'est en effet pas toujours aisé de communiquer entre experts d'un même domaine. Lorsque le risk management et le contrôle de second niveau sont distants car échangeant trop peu, peut se produire l'une ou l'autre des situations suivantes : soit les deux fonctions réalisent les mêmes travaux, ce qui réduit globalement l'efficacité de leurs missions respectives ; soit des contrôles ne sont pas réalisés, chaque fonction pensant que l'autre en est responsable et s'est exécutée en conséquence...

La mise en place d'une organisation favorisant la communication entre les fonctions de management des risques et de contrôle

Il est primordial que risk managers et contrôleurs de second niveau communiquent régulièrement, selon une fréquence appropriée, afin que le dispositif général de contrôle interne fonctionne correctement au sein de l'organisation. Ceci néanmoins ne suffit pas. Se rencontrer est une façon d'échanger qui en soi ne garantit pas que les entretiens soient productifs. Il convient d'ajouter aux intentions les moyens d'une communication efficace et productive. Pour atteindre cet objectif, il peut être envisagé la mise en place de l'organisation suivante :

  • rattachement hiérarchique des risk managers et des contrôleurs de second niveau à une même direction, ceci en s'assurant que toutes les fonctions de contrôle aient les mêmes prérogatives vis à vis des métiers ;
  • réalisation coordonnée entre risk managers et contrôleurs de second niveau de la cartographie des risques, les premiers contribuant à l'exercice pour l'identification et la mesure des risques, les seconds proposant les contrôles destinés à la couverture de ces risques, le tout arbitré par la personne en charge de la Direction des risques ;
  • présentation conjointe aux instances dirigeantes, dont le Conseil, des conclusions des travaux intégrant à la fois la gestion des risques et les résultats des contrôles. Ce reporting commun permet à la gouvernance de disposer d'une vue globale des dispositifs en place et d'acter en conséquence des ajustements complémentaires et non parcellaires en matière de management des risques et de contrôle.

A découvrir une formation e-learning en lien avec le texte

(cliquez sur l'image pour accéder au programme de formation)

Cette formation vous intéresse, vous avez des questions, n'hésitez pas à me contacter :

- par mail : jfcaron@outlook.fr

- par tel / whatsapp : 336 80 24 16 25

Je vous répondrai dans les 24 heures.

Un commentaire à propos du texte, une question à propos de la formation on-line, n'hésitez pas à laisser votre message ci-dessous :

Note : veuillez remplir les champs marqués d'un *.