Développer son attention pour réussir ses entretiens

A propos de l'attention et du rapport entre la perception et la mémoire

L’attention est à la fois une faculté et une compétence. Nous sommes naturellement plus ou moins attentif ; les étoiles n’ont pas la même distance pour chacun. Fort heureusement, l’attention est également une capacité qui s’acquiert. Ce travail est important tant personnellement que professionnellement. L’enjeu, en effet, est de percevoir ce qui est autour de moi, d’entrer en contact avec le réel, avec la plus grande proximité. Cependant, cette adhésion à l’existant n’est jamais totale. Il existe irrémédiablement une distance entre soi et le monde. L’attention certes la réduit. Mais finalement, on ne capte qu’une partie du réel, de plus pas tout le temps. Être attentif exige un effort, une tension. Nous sommes donc contraints par la durée. C’est certainement le corps plus que l’esprit qui interdit une attention permanente. En outre, dans cette relation entre soi et le monde se loge un rapport entre perception et mémoire. En effet, une fois attentif, je fais le lien entre ce qui est et ce que je sais, ou crois savoir. Que la mémoire soit trop chargée, alors ce que je perçois sera trop empreint par le passé. Inversement, le réel s’enfuira si j’y mets trop peu d’interprétation personnelle. L’attention est ainsi une sorte de balancier entre perception et mémoire dont l’équilibre ne dure jamais… 

Les éléments de maîtrise pour être attentif en contrôle et en audit

L’attention concourt à être indépendant et objectif pour l’exercice du contrôle et de l’audit. Être attentif évite de s’enfermer dans des certitudes. En se concentrant sur l’existant, on laisse de côté ses croyances et ses préjugés, et ainsi l’on gagne en indépendance. Cette posture permet également de mieux saisir ce qui est, avec recul, sans subir, donc de faire acte d’objectivité. A l’inverse, que nous soyons moins concentrés ou que la mémoire soit trop lourde, notre rapport au réel s’en trouve réduit. Nous nous dispersons et dès lors nous ne sommes plus totalement présents. Cette présence est cependant primordiale pour le contrôleur ou l’auditeur puisqu’il cherche dans le cadre de sa mission à collecter des faits, ce qui n’est guère possible sans attention.

 

Le contrôleur ou l’auditeur a ainsi à gérer le risque de ne pas être suffisamment attentif. Trois éléments de maîtrise sont à sa disposition. Premièrement, l’attention demande de la préparation. Il est nécessaire de se rendre disponible mentalement, de se désencombrer de toute contrariété. En se concentrant sur les objectifs de l’entretien de contrôle ou d’audit, puis en réfléchissant aux questions qui y seront posées, l’on évacue plus aisément toute pensée parasite. 

Deuxièmement, les préjugés qui détournent la mémoire supportent très mal les approches encadrées. En employant une méthode éprouvée et reconnue, le contrôleur ou l’auditeur s’inscrit dans une démarche le poussant à l’objectivité. La méthode lève le voile sur les a priori pour les dissiper.

Enfin, l’attention consistant à saisir l’instant présent, il importe d’en déterminer le moment de façon appropriée. C’est le contrôleur ou l’auditeur qui prend l’initiative de choisir la date et l’heure de l’entretien, en tenant compte dans la mesure du possible des contraintes éventuelles émises par les personnes à rencontrer. Il appartient donc au contrôle ou à l’audit de fixer la plage horaire la plus optimale qui soit en termes d’énergie personnelle. En effet, n’oublions pas qu’être attentif est un effort exigeant pour le corps. Le milieu de matinée apparaît comme l’instant le plus approprié pour rencontrer ses interlocuteurs.

 

Jean-François Caron - Président de la SAS FormaConseils


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